Préparez le texte de la leçon pour la traduction orale

La sûreté est l'ensemble des dispositions de «mise en garde» qui mettent commandement et troupe à l'abri des surprises et qui procurent au chef le temps et l'espace nécessaires pour conduire la manœuvre conçue.

La sûreté doit être assurée dans toutes les directions. Elle tient compte de la menace des armes nucléaires et chimiques ainsi que des attaques aériennes et terrestres. La sûreté est toujours active, elle impose des efforts incessants d’imagination : la routine engendre les désastres.

La sûreté repose sur : la rapidité, le renseignement, le dispositif, le secret.

La rapidité dans la décision et la célérité dans l'action sont les facteurs essentiels de la sûreté. Elles ne laissent pas le temps à l'ennemi surpris de s'organiser et d'ajuster ses tirs.

Le renseignement vise à déterminer la nature et les possibilités immédiates ou à échéance de l'ennemi, en particulier les indices d'actions nucléaires. En zone d'insécurité, une bonne entente avec la population locale facilite l'acquisition du renseignement et représente un moyen de sûreté efficace contre les éléments subversifs. Seule une troupe disciplinée obtient le concours de la population.

Le dispositif est l'articulation des moyens sur le terrain en vue d'agir, réagir et survivre; agir en présence d'une occasion favorable de frapper;

Réagir face à un événement inopiné (attaque de blindés, de
commandos, etc. la conduite à tenir en pareils cas est précisée par des
ordres simples);

Survivre à une attaque par projectiles nucléaires ou classiques
(dispersion, utilisation du terrain et des abris possibles, enfouissement,
dans certains cas).

Le dispositif n'est pas figé. Il varie de jour et de nuit en fonction des circonstances. L’infanterie s'éclaire, se couvre, se garde par des actions fréquentes dans toutes les directions.

Le secret est obtenu en tout temps par le camouflage, une sévère discipline des mouvements et de l'emploi des moyens de transmissions auxquels s'ajoutent, la nuit, le silence et l'occultation des feux.

Assurer la sûreté de sa troupe est un devoir permanent pour le chef. Il en a le souci en toutes circonstances et en tous lieux, en mouvement et à l'arrêt. Face au danger nucléaire, il n'oublie pas qu'il peut trouver la sûreté dans la recherche et la conservation d'un contact étroit avec l'ennemi (imbrication ou infiltration).

En marche, comme en station, la couverture s'étend d'autant plus loin que :

• l'unité considérée est plus importante et a, de ce fait, besoin de
  délais plus longs pour se déployer ou se dérober;
• les forces amies et ennemies peuvent se déplacer plus rapidement.
  c'est à ces considérations majeures que répondent les notions de sûreté éloignée et de sûreté rapprochée.

Les problèmes de sûreté éloignée se posent aux chefs d'infanterie seulement lorsque celle-ci opère en automobile. Par contre, les problèmes de sûreté rapprochée s'imposent à eux en toutes circonstances. Ces détache­ments de couverture qui la garantissent prennent, suivant le cas, le nom d'avant-gardes, ou d'avant-postes, de flanc-gardes ou d'arrière-gardes.

La sûreté assure la liberté de manœuvre du gros de l'unité par la mise en œuvre de détachements de sûreté chargés de le couvrir, la couverture pouvant, dans certains cas, être réduite à un simple échelon de surveillance.