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DESCRIPTION DU MATÉRIEL D’ARTILLERIE
Le canon comprend essentiellement un tube servant au lancement du projectile. Ce tube est porté par l’affût par l’intermédiaire d’un berceau. Le tube porte à l’intérieur des rayures, de façon à obliger l’obus à tourner sur lui-même, ce qui l’empêche de culbuter et le maintient point en avant.
Le tube est terminé en avant par la bouche, à l’arrière par la culasse. La culasse ferme hermétiquement la chambre à poudre où se produit l’explosion. Elle est soumise par conséquent à une pression considérable, et son système de fermeture doit être extrêmement robuste.
On utilise des fermetures de culasse à coins (par glissement) ou à vis (par rotation).
Le tube recule sous l’effet de l’explosion, comme toute autre arme à feu. Le recul du tube est ralenti et limité par un frein, et le tube est ramené en place par un récupérateur qui joue le rôle d’un ressort.
L’affût comprend essentiellement un essieu portant le berceau, deux roues et une flèche ou parfois deux flasques.
Les appareils de pointage servent à pointer la pièce en direction et en hauteur (en distance).
Le canon se déplace par traction du camion. Il peut également être automoteur.
Le canon est caractérisé par :
· une grande précision, c’est-à-dire la dispersion sur une petite surface d’une rafale de coups tirés sur une même direction avec une même hausse;
· une grande justesse, c’est-à-dire un écart entre le point moyen d’une rafale et l’objectif, qui peut être réduit par la connaissance des éléments perturbateurs aérologiques et balistiques et même annulé par un tir de réglage;
· une cadence de tir relativement faible, bien qu’augmentée par l’automatisation et compensée par la faculté de renouveler le tir dans des délais très courts;
· une efficacité des munitions qui est difficilement améliorable dans de grandes proportions, mais avec la possibilité de choisir à tout moment, dans une gamme étendue de munitions spécialisées, le projectile le plus efficace pour obtenir un effet donné;
· des délais de mise en œuvre très réduits;
· une certaine discrétion des lueurs et des fumées n’imposant pas un changement de position après chaque tir;
· enfin, le matériel peut effectuer des tirs à très courte distance ou, comme un char, du tir direct.
Le canon – ou obusier – est donc particulièrement apte à traiter des objectifs de petites ou moyennes dimensions, qu’il soient fixes ou mobiles, visibles ou non. Par contre, il est mal adapté aux objectifs de grandes dimensions; sa cadence de tir, modeste si l’on veut conserver une bonne mobilité – ne peut en effet être compensée que par un nombre important de tubes.
Sa souplesse d’emploi lui permet d’assurer la permanence des feux, d’intervenir dans des délais très courts, d’accompagner les brigades et d’effectuer l’appui direct rapproché.
Par l’emploi de divers types de fusées, l’artillerie peut faire varier le moment de l’explosion de ses projectiles en fonction du genre de l’objectif à battre.
La fusée instantanée provoque l’explosion du projectile au moindre contact avec le sol ou avec un objet solide. Elle convient donc aux tirs sur buts vivants et faiblement abrités. Son emploi très simple abrège le réglage. Contre des troupes enterrés, l’efficacité matérielle est, en revanche, sensiblement réduite.
La fusée à temps provoque l’explosion du projectile au-dessus de la cible à une hauteur déterminée. Elle est employée contre des troupes installées dans des tranchées ou derrière d’autres protections. Mais le réglage du point d’explosion demande un certain temps; si ce point n’est pas à bonne hauteur, l’efficacité est fortement réduite.
La fusée de proximité, dont la cible assure elle-même le déclenchement, entraîne les mêmes effets. Son emploi réclame de grandes précautions, dès que l’on tire par - dessus des moyens de protection.
La fusée à retardement ne provoque l’explosion du projectile qu’après qu’il a pénétré dans le but. Son emploi se borne à la destruction des objectifs massifs.
Outre les obus explosifs, il existe différents projectiles spéciaux.
Au cours du réglage, on peut employer quelques obus fumigènes pour favoriser l’observation des impacts ; tirés en concentration, ils aveuglent, par un rideau de brouillard, les observatoires ennemis ou les combattants de tout un secteur. Pour faciliter le réglage ou désigner leurs cibles à d’autres formations d’artillerie ou à l’aviation, on peut aussi faire usage de fumées colorées. Enfin, l’artillerie tire des obus antichars de différents modèles. Parmi les obus, on distingue :
· les obus explosifs – ils se fractionnent en un grand nombre d’éclats meurtriers au moment de l’explosion de cette charge; ils peuvent produire d’importants effets de destruction sur le matériel, les obstacles et le personnel;
· les obus à sous-munitions destinés à agir contre le personnel par les sous-munitions qu’ils projettent en éclatant;
· les obus éclairants, qui en éclatant dans l’air, libèrent une étoile lumineuse par un parachute;
· les obus traceurs utilisés pour le tir contre les objectifs aériens; ils marquent leur trajectoire dans l’air par un sillage de fumée (ou de feu pendant la nuit);
· les obus incendiaires, qui contiennent des artifices susceptibles de mettre le feu aux matières combustibles;
· les obus de rupture pour le tir contre les objectifs blindés (chars de combat);
· les obus à charge creuse destinés à la lutte contre les engins blindés;
· les obus sous-calibrés destinés également à la lutte contre les engins blindés.