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ENSEIGNEMENT MILITAIRE SUPÉRIEUR
Il y a plus d'un siècle que les armées ont mis au point à l'usage de leurs cadres la formation permanente dont on fait aujourd’hui grand cas. Prolongeant l'instruction initiale des lieutenants et enseignes, complétant l'expérience acquise ensuite en unités, cette formation prépare des officiers à assurer au fil de leur carrière des responsabilités de plus en plus importantes. Cette œuvre continue est assurée au premier chef par l'enseignement militaire supérieur, encore que ce dernier n'en ait pas le monopole puisqu'il existe parallèlement à lui de nombreux stages de perfectionnement soit dans l'arme soit dans les spécialités les plus diverses.
L'enseignement militaire supérieur comprend en effet trois degrés. En simplifiant, on peut dire que chacun de ces degrés s'applique à des catégories d'officiers dont les moyennes d'âge s'échelonnent sur dix ans. A des officiers subalternes expérimentés, l'enseignement du 1er degré confère une aptitude reconnue aux travaux d'état-major ou une qualification élevée dans le domaine technique. Une dizaine d'années plus tard, des quadragénaires de talent sont préparés par l'enseignement militaire supérieur du second degré à l'exercice de commandements importants, au service en états-majors de rang élevé et à la pratique de la coopération interarmées. Enfin, aux abords de la cinquantaine, les cadres supérieurs destinés à assumer les plus hautes responsabilités, sont regroupés au sein de l'enseignement militaire du troisième degré, pour réfléchir aux questions fondamentales de la stratégie générale et de la Défense du pays.
L’enseignement militaire supérieur du premier degré s'adresse à des officiers subalternes possédant déjà une bonne pratique de la vie en unité ou ayant maîtrisé l'essentiel de leur spécialité mais qui doivent compléter leur expérience du commandement des hommes, du service des armes ou des machines par l'acquisition d'un esprit de méthode ou d'un savoir particulier. A ce stade, il est inutile de chercher une très grande uniformité dans la formation des cadres, aussi les systèmes sont-ils très variables suivant les armées et au sein même de chacune d'elles.
L’enseignement supérieur du deuxième degré est plus homogène. D'une part tous les établissements de ce niveau sont regroupés dans l'enceinte de l'Ecole militaire, d'autre part les trois armées ont, à ce stade, des systèmes comparables, en partie même communs et en tout cas coordonnés. Comme il est impossible de former des officiers à compétence universelle, cet enseignement comprend deux orientations majeures : l’une est à dominante scientifique, l'autre est davantage axée sur l'exercice du commandement.
La première de ces orientations vise à former des officiers qui allient à une culture militaire étendue des connaissances approfondies en matière scientifique, ce terme étant pris au sens le plus large. Cette formation est assurée dans le cadre des enseignements militaires supérieurs scientifiques et techniques. Elle conduit des officiers à suivre des cours dans des établissements civils ou militaires, du niveau du deuxième cycle de l'enseignement supérieur, pour y obtenir soit une maîtrise d'université soit le diplôme d'une école d'ingénieur ou d'un grand institut. Mais ceux qui suivent de tels enseignements ne sont pas des ingénieurs ou des savants en uniforme, ce sont avant tout des officiers d'état-major ayant une compétence plus marquée dans une spécialité donnée. D'ailleurs pour que cette formation de spécialiste s'intègre harmonieusement dans la formation générale du deuxième degré, les stagiaires de l'Enseignement scientifique et technique suivent un cycle d'étude dans les écoles de guerre de leur armée. La durée de ce cycle varie selon les armées, allant d'un cycle court pour la marine à une harmonisation très poussée des deux formes d'enseignement pour l'armée de terre.
Les écoles de guerre au nombre de quatre ont un même but que l'on peut ainsi résumer. Donner à des officiers sévèrement sélectionnés une compétence professionnelle élevée pour les rendre aptes à servir dans des états-majors de haut niveau et à tenir dans leur armée des postes de commandement et de direction.
Enfin complétant l'enseignement dispensé par les écoles de guerre, les Cours supérieur interarmées par ses études concrètes de stratégie opérationnelle, par son ouverture sur les questions plus complexes de stratégie générale, se situe au niveau supérieur de l'enseignement du deuxième degré. Il convient de souligner l'effort du commandement pour assurer la cohérence et la cohésion de cet enseignement. Toutes les formes d'enseignement du deuxième degré dépendent dans chaque armée d'un seul chef : directeur de l'Enseignement militaire supérieur de l'armée de terre, directeur du Centre d'enseignement supérieur aérien, commandant de l'École supérieure de guerre navale, chacun d'eux étant sous les ordres directs du chef d'état-major de son armée.
Enfin, sous l'égide du chef d'état-major des armées, un officier général, directeur de l'enseignement militaire supérieur, coordonne et harmonise les travaux de chacun des établissements d'enseignement concernés. Ce n'est pas un hasard, si ce coordonnateur de haut niveau commande l'École militaire et préside en même temps aux destinées de deux organismes majeurs de l'enseignement du troisième degré.
L’enseignement militaire supérieur du troisième degré s'adresse à des auditeurs riches d'expérience, choisis en fonction des résultats obtenus dans les postes élevés qu'ils ont occupés et des espoirs qu'ils ont suscités par leur valeur. Non seulement cet enseignement est interarmées, mais il associe les cadres militaires aux responsables civils de niveau comparable. En effet, si le Centre des hautes études militaires n'est ouvert qu'à des officiers, l'Institut des hautes études de défense nationale et le Centre des hautes études de l'armement ont comme caractéristique première d'être un séminaire de défense ouvert à toutes les élites de la Nation.