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Pourquoi la PSDC ?
Instrument de gestion de crise à la disposition de l'Union européenne et de ses Etats membres, la politique de sécurité et de défense commune (PSDC...) constitue avec l'ONU et l'OTAN un cadre multilatéral privilégié pour les opérations extérieures de maintien de la paix.
Contrairement à la plupart des politiques de l'Union, la PSDC demeure de la compétence exclusive des Etats membres. Domaines phares de la souveraineté des Etats, les questions relatives à la sécurité extérieure et à la défense de l'Union européenne demeurent soumises à l'approbation unanime des Etats membres, qui sont les seuls à pouvoir impulser, adopter et contrôler les actions entreprises dans son cadre. En matière de PSDC, les décisions se prennent d'après la règle de l'unanimité, les Etats disposent donc d'un droit de veto. Cependant, la règle de l'«abstention constructive» permet de détourner le risque de paralysie institutionnelle : un Etat peut accepter de ne pas voter contre une décision mais déclarer qu'il s'en dissocie.
La valeur ajoutée de l'Union européenne et de la PSDC dans le dispositif international de gestion des crises repose sur son caractère tant civil que militaire. Les 24 opérations militaires et missions civiles que l'UE a menées dans le cadre de la PSDC recouvrent ainsi un large spectre d'actions militaires, civiles et civilo-militaires dans une logique de synergie sans comparaison avec les autres organisations internationales. La PSDC est le seul cadre permettant à la communauté internationale d'intervenir en continuité sur tout le spectre de la gestion d'une crise : urgence (militaire) - réhabilitation (civilo-militaire) - développement (civil). En moins de dix ans, l'Union européenne a conduit, dans le cadre de la PSDC, une vingtaine d'opérations et missions dans les Balkans, en Afrique, en Asie, dans le Caucase et au Moyen-Orient.
Comme le rappelle la Stratégie européenne de sécurité adoptée en 2003, l'Union européenne plaide et agit pour et avec un multilatéralisme efficace. Respectueuse du droit international public, fondement de son action extérieure, elle inscrit ainsi, chaque fois que cela est possible, ses opérations et missions de gestion de crise dans le cadre d'une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies. Ce positionnement lui confère une légitimité supplémentaire et renforce sa neutralité.
Sur le plan opérationnel, la coopération européenne permet un meilleur partage des tâches, des responsabilités, des capacités et de la charge financière entre l'UE et ses Etats membres. De nombreuses avancées ont été obtenues pour optimiser l'utilisation conjointe des moyens militaires ou civils et améliorer le rapport coût/efficacité. Ces innovations portent notamment sur les structures et procédures de gestion de crise, le développement des capacités et le renforcement des partenariats avec les autres acteurs de la gestion de crise.
Les efforts poursuivis dans le cadre de la PSDC ont également pour effet de promouvoir un rapprochement des forces armées (standard, matériel, formation) européennes dans une logique aboutie d'interopérabilité.
La stratégie européenne de sécurité
A l'instar des autres grands acteurs internationaux, l'Union européenne s'est dotée en 2003 d'une vision stratégique commune, fondement de son action extérieure : la Stratégie européenne de sécurité. Ce document, intitulé Une Europe sûre dans un monde meilleur, identifie les défis et les principales menaces auxquelles l'Union doit faire face : terrorisme, prolifération des armes de destruction massive, conflits régionaux, déliquescence des Etats, criminalité organisée. Il fixe à l'Union trois objectifs pour défendre sa sécurité et promouvoir ses valeurs :
- Faire face aux menaces en menant une politique de prévention des conflits combinant des moyens civils et militaires ;
- Renforcer la sécurité dans le voisinage de l'Union en s'impliquant au Moyen-Orient, dans les Balkans et le Caucase ;
- Promouvoir un multilatéralisme efficace en défendant et en développant le droit international dans le respect de la Charte des Nations Unies.
Afin de prendre en compte les évolutions de l'Union européenne et du contexte géostratégique depuis 2003, les Etats membres ont décidé lors de la Présidence française en 2008 de mettre à jour leur vision stratégique. En décembre 2008, Javier Solana a ainsi présenté un rapport sur la mise en oeuvre de cette stratégie, dans un document intitulé Assurer la sécurité dans un monde en mutation.
De nouvelles menaces sont identifiées : la croissance de la menace balistique, la piraterie, les menaces sur la sécurité énergétique, les trafics illicites d'armes et les flux proliférants, les cyber-attaques et les menaces sur la sécurité spatiale. Les tensions susceptibles de bouleverser les grands équilibres géostratégiques (changement climatique, évolutions démographiques, besoin en eau) font également l'objet d'une attention accrue.
Enfin, la nécessité pour l'Union d'inscrire son action dans un double continuum entre sécurité intérieure et sécurité extérieure est mise en avant, ainsi que le besoin de concilier la mobilisation des moyens civils et militaires pour la gestion des crises.